De la lecture cinématographique à l'écriture de textes

Publié le par Association Par les lettres

Association Par les lettres au collège de Cestas 2002-2003

Pour écrire une nouvelle avec des cinquièmes, nous sommes partis d'une cinématographique, Central do Brasil. C'est le titre du film, c'est aussi le nom de la gare principale de Rio de Janeiro. Le récit commence à cet endroit. Pourquoi cet espace ? Qu'offre-t-il à un auteur ?

 

 

Faire un récit, c'est très souvent fabriquer de l'espace. Pour écrire le scénario d'une nouvelle, il est important de connaître le fonctionnement des lieux que l'on a choisis.

Comme dans les ports, les aéroports,... dans les gares, ça entre et ça sort. Ce sont des espaces de départ ou d'arrivée, intéressants pour commencer ou finir une histoire ou même les deux si on choisit une structure en boucle. Toutes sortes de personnages peuvent s'y rencontrer pour toutes sortes de raisons. Les situations les plus inattendues y sont possibles.

Ce sont aussi des espaces de "transit" qui conviennent pour des... transitions entre deux espaces (d'une ville à l'autre), ou entre deux chapitres.

Les espaces ont des règles quasi mécaniques. L'auteur doit absolument les connaître pour exprimer l'intensité, la gravité, l'humour, l'absurdité d'une situation autrement qu'en l'expliquant, ce qui est la pire des choses dans l'écriture littéraire. Le freinage d'un train dans une gare aura une force d'évocation toujours plus puissante qu'une description psychologique.

Les allés et retours entre le support cinématographique et la page d'écriture nous ont permis un travail assez technique sans perdre le plaisir du contact avec les mots.

 Si le Road Movie de Walter Salles permet d'aborder les aspects mécaniques de la narration, parce que trop bien soulignés, il autorise aussi, et c'est le plus important, le jeu des associations libres. Des réseaux de figures (métaphores) évidents pour certaines et plus subtils pour d'autres, permettent d'opérer, comme sur une bande de moebius, le passage de la description objective à l'expression propre des élèves. Ce passage se fait souvent à l'insu de tous, mais il en reste toujours... une sorte d'allégresse.

Cette action a été réalisée par Jean-Philippe Lagrange et Léonie Thouens en 2002-2003 au Collège de Cestas

 

Publié dans Par les lettres

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article